AVANT-PROPOS
Au commencement était la parole, et la parole était avec Dieu, et la parole était Dieu. Mais maintenant qu’elle est à nous, et avec nous, elle ne doit plus nous être étrangère.Lorsque la muse m’a rendu visite pour la première fois, lorsque les mots ont pris possession de moi, je me disais que c’est idiot d’écrire, de déballer ses sentiments… j’ai donc très longtemps repousser les avances de la divine muse, et refuser de transcrire ses messages qui hantaient mon esprit. Un, deux, trois, quatre, cinq jours, une semaine à lutter contre des envies de prendre la plume…. Puis vint l’occasion d’un concours de récital poétique au centre culturel François Villon de Yaoundé, et la répétition des amis qui s’y étaient inscrit ; leur joie et leur fierté me toucha tellement que la nuit du dimanche de cette même semaine, je me leva en sursaut pour faire jaillir le flot des mots que je gardais prisonnier dans mon esprit. A cette époque le débit de poèmes était grand.
Pour cela je n’ai pris aucun cours de versification assidu en fin de compte, car trop contraignant pour cette poésie qui coule en moi comme le sang en saccade d’une artère coupé. J’ai privilégié plutôt la puissance des mots, leurs significations polysémiques, pour contorsionner l’esprit humain, afin de l’amener à des perspectives nouvelles, à aimer les chemins scabreux qui cultivent le grand espoir.
Mais attention, si vous vous gaussez de ma poésie, de mes souffrances, faites le en secret, car vous serez peut-être en train de vous moquez de votre sœur, de votre frère, de vous même sans le savoir, et par conséquent en voie de devenir un idiot. Comme le dit si bien Victor Hugo « surtout ne l’oublier pas, depuis que je me suis uni à vous, et à vos souffrances, je suis devenu l’oint des mots, donc ne point, m’en vouloir, ou faire vos remontrances aux mots et au Dieu qui me les plante dans l’esprit ». Néanmoins, il faut que vous puissiez avoir conscience que ce ne sont que des mots, et rien que des mots….
Apen Cameroon