DOUCE FLEUR
Sous l’ombre voluptueuse de minuit
Tu m’as ouvert tes pétales
Sous l’ombre voluptueuse du zénith de l’ombre
Tu m’as ouvert ton mystère
Et comme le vent
J’ai parcouru ton immense forêt sombre
Aux fleurs enchevêtrées
Et comme une abeille
J’ai sucé le doux nectar de tes douces fleurs
J’ai foulé de mon pied le labyrinthe de ton corps de volupté
J’ai foulé de mon pied ivre de sensation ta terre sacrée
J’ai câliné l’écorce de ton arbre,
Je me suis courbé devant sa grandeur
J’ai voulu vivre en toi !
Tu étais si sombre
Tu étais si moite
Tu étais si humide
Dans ton corps en transe
Ô quel plaisir !
Tu m’as dit reste contre moi
Tu m’as dit serres moi dans tes bras
Et comme l’écorce et l’arbre
Nous nous sommes unis jusqu'à la naissance de l’aube (du jour).
CONVERTION DE L’HIRONDELLE
Hirondelle, A JULIENNE ETONDE
Douce hirondelle
Belle comme le soleil couchant
Calme comme un volcan au repos,
Je te libère le cœur lourd de tristesse,
Et de mélancolie dépaysée,
Vole [Va t'en] douce hirondelle
Surtout fait attention,
A tes jolies ailes,
[Fait attention à tes ailes]
Que personne ne te les brise,
Que personne ne te mettes en cage,
Vole hirondelle de mes espoirs mutilés,
Vole hirondelle de ma chair,
Vole hirondelle partie de moi,
Que personne ne te dise que la cage
Est plus sécurisante que ton vol,
Vole ma douce hirondelle,
Et ramène-moi pleines d'histoires exotiques,
Pour endormir ma conscience, guillotinée par
La souffrance,
Vole mon oiseau de liberté,
Vole mon oiseau de bonheur,
Vole ma seule liberté palpable,
T'imaginer libre [et volant] dans l'immensité de l'espace
Sans contrée de préférence,
Sans peur de la quarantaine
Et des humeurs hautaines
De certains oiseaux,
Meuble mon esprit d'espoir fleurit
De promesses de retours joyeux,
Vole hirondelle de ma petite tribu
Vole poète perdu,
Vole hirondelle sans nid,
Car t'imaginer libre émulsionne tous
Les soucis de mon quotidien
Qui comme l'huile se retrouve au-dessus de
L'eau de mes pensées obscures,
Qui comme le vin doux breuvage des Dieux
M'enivre du réel,
Qui comme ma solitude rebelle de son temps
Me guillotine avec la fauche de l'ennui
Et de la misère
Vole mon hirondelle chérie,
Vole,
Car j'ai besoin de toi pour mieux
Embrasser le monde, partie de moi,
Dont je suis le tout,
Avec qui je fais UN.
De cette union qu'on veut sacrer
Et égalitaire,
Et non sacrée et duplicitaire,
Et non sacrée et partiale
Vole ma douce hirondelle,
L'union est proche
Alerte à toutes les contrées
Vole mon oiseau,
Crache sur tout ce qui
Pourra resalir ta contrée
Crache sur les « corbeaux »
Et brûle les avec le verbe de ta ferveur
Brûle les incrédules…
Vole mon oiseau,
Vole l'union est proche…
Vole mon oiseau,
Vole douce hirondelle
Bientôt j'enterre la hache de guerre
Et j'embrasserais la terre de mes deux bras de
Souffrance pour une étreinte éternelle
Vole à l'unisson,
Décries les trahisons,
Fait des moissons,
De sons nouveaux,
Pour un renouveau
Sans balafres de tristesse
Vole mon hirondelle…
Rejoins les autres, et chante
A l'unisson,
Vole mon hirondelle
Je viens à grand pas
A ta suite
Pour l'étreinte éternitaire
Vole mon hirondelle,
Rejoins les albatros
De la mer
Car toi que l'absence d'une mère
N'a point ebranler
Toi seule peut porter ce flambeau
Toi seule peut porter ce fardeau
Toi seule peut barrer ce bateau [tenir le gouvernail]
Vole mon oiseau,
Vole au-dessus des eaux obscures
Tumultueuses et appelle à l'union
Vole étendard de mon peuple
A [ ton pied ] tes pattes j'attacherais-le
Message
Que tu devras remettre aux pleureurs
De toutes les contrées
Aux amis des mots
[Et non des maux]
Qui se chargeront de le crier
Aux oreilles des moineaux
Vole mon hirondelle
Le chemin est encore long…
MON LAND[1]
Ma mémoire
Ma mémoire porte les graffitis
De ton passage
Les berges du Wouri
Ma mémoire comme les berges
Du Wouri a vu les premiers
« Corbeaux blancs »
A vu les traces de tes pas
S'effacer sur son sable
Mon âme
Dans mon âme en folie
Une folie guerrière
Tes traces de griffes
Toutes fraîches
Quatorze ou 20 années
Voici 14 ou peut-être 20 ans
Déjà que tu es
Le jardinier-maison
Le jardinier-chef
De notre land
Mais depuis que tu laboures
Si bellement,
Si techniquement
Notre land,
Pourtant fertile
Aucune belle fleur
N'y poussent
Aucun lotus
Aucun lys
Tu disais n'aimer que
Les roses-roses…
Mais celle de ton jardin
Sont corrompus
Et
Venimeuses
Depuis 20 ans
Depuis 20 ans que tu laboures
Si sagement notre land
Mais on dirait
Que tu y pratiques plutôt
Du Samory Touré
Car
Une flamme rouge brûle
Les espoirs de soleil des
Plus belles fleurs
Un gros lion
Sorti de ton ivraie
Dévore toute germination
Heureuse,
De mes sublimes frères-fleurs
Sa crinière
Sous sa crinière aux yeux
Rouges aigris de haine
De moi
Tu caches et corromps
Tous ceux qui peuvent
Éclairer
De leur engrais notre land
Mes nuits sans lumière
La mosaïque de belles fleurs a disparue
Brûlé par l'acide de tes pensées froides
Et ton langage double
Même
Même les feuilles de raphia
Avec lesquelles je couvrais
Mes aujourd'hui
D'hivers sans chaleur
Sans lune
Ont été dévalé
Mais ouf !
Je sais
Je sais que ce feu va s'éteindre
Je sais qu'une eau assez furieuse
Brouillée par ta haine de moi et
De nous va s'y versée
Je sais que
Bientôt des vagues se déferleront
Sur ce faux land-jardin que
Tu as cultivé
Et emporteront toute l'ivraie
Jusqu'aux plus petites racines
Et là renaîtra le lotus doré de
La postérité
[Prospérité]
Et de la paix
MURMURE DU VENT
C'est au vent que je crie ma douleur
C'est dans le vent que
Je plante [nourris] mes espoirs
Je sais que lui au
C'est au vent que je confie ma mémoire
Car je sais que
Dans un bocal
Au vent j'envoie mes pensées
Pleines d'envies banales
Au vent j'envoie l'empire
De mes envies tourmentées
Et décapitées
Car il pourra porter mon espoir au Dieu
Hier encore j'étais en prison
A cause de ce que je pense
Hier encore j'ai murmuré
A l'oreille du vent ma solitude
Alors pour savoir ce
Que je pense
Ne me lisez pas
N'analyser pas mes discours
Et élucubrations d'écrivaillon
Et de faux poète-prophète
Aux doigts et à l'esprit
Momifier par mon
Environnement et
Leur tabous
MENSONGES ( DEMAGOGIE )
Ecoute plus souvent
Ton cœur
Que le politicien
qui sème des paroles hypocrites à tout vent
Car sa langue est
plus experte
Que celle d’un
ancien
Car sa langue est
plus frivole [illusoire] que
Les gestes d’un
magicien
Ecoute plus souvent
Tes yeux
Que les paroles
malicieuses
Que lance la langue
anxieuse du politicien
Car sa mémoire
[tête] calcule plus vite que
Celle d’un
mathématicien
Ecoute plus souvent
Le sage
Que le politicien
Car il peut te
paraître plus sage
Ecoute plus souvent
Ton cœur
Que les paroles
sanglantes
Du politicien qui
baignent
Dans la rancœur
Ô regarde plus
souvent
Ses actes
Que (d’écouter) ses
paroles
Car elles sont plus
frigides
Q’une femme en
chaleur
Le cœur battant la
chamade
Ecoute plus souvent
Ta voix intérieure
Que les politiciens
Car son venin est
plus
Mortel que celui
d’une vipère
Qui a perdu ses
repères
Et le chemin qu’il
te montre
Plus serpentant
Que le glissement
d’un serpent
Ecoute plus souvent
Ta raison
Que l’oraison
pleine d’illusions du politicien maison
Car sa langue
plonge dans la déraison
Et son discours
plus carré que cartésien
Plus carré que la
dalle du maçon